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23 mai 2011

Le portage salarial : un bon moyen de démarrer sa vie d'entrepreneur ?

Le portage salarial, un bon moyen de démarrer votre activité d'entrepreneur en vous soulageant des contraintes administratives, en limitant votre prise de risque et en vous concentrant sur votre activité?



Je vous parlais il y a quelques jours du dilemme que rencontrent de nombreux entrepreneurs : faut-il conserver une activité parallèle à votre projet, ou se focaliser UNIQUEMENT sur celui-ci pour lui donner toutes les chances d’aboutir ? En effet il ne faut pas nier la réalité : lorsqu’on créé son entreprise il est difficile de se verser un salaire les premiers mois voire les premières années et il faut bien vivre ou au moins survivre en attendant ! Dans le même temps, garder une activité parallèle risque de vous disperser et de vous empêcher de mener votre projet à bien dans les temps !

Pour résumer brièvement mes propos, je vous démontrais qu’il y avait deux alternatives majeures qui s’offraient à vous…

1) Retarder la création de votre entité juridique

Si vous n’avez pas assez d’économie ou de trésorerie pour vous verser un salaire alors, vous avez intérêt à avancer un maximum sur votre projet avant de créer officiellement votre structure juridique : car qui dit société dit charge et dit procédures administratifs chronophages. Cette alternative peut impliquer de survivre provisoirement avec vos indemnités chômages ou vos économies, ou encore de tenter de cumuler votre travail salarié ou vos études avec la création de votre projet. Cette possibilité est bien entendue épuisante mais a le mérite de vous assurer un maximum de sécurité.

2) Utiliser votre entité juridique pour proposer des prestations complémentaires avec votre projet

Une autre alternative que je vous suggérais était de créer votre structure afin de pouvoir choisir les activités rémunératrices que vous conserverez (par opposition à un poste de salarié). Puisque vous serez votre propre patron vous pourrez proposer, via votre structure juridique, des prestations qui soient complémentaires avec votre projet afin de capitaliser (pour votre propre projet) ce travail réalisé initialement pour le compte d’autres sociétés (étoffer votre carnet d’adresse ou de monter en compétence sur tel ou tel domaine qui vous sera utile pour votre projet…). Cette seconde alternative est plus risquée mais vous donne davantage d’autonomie.

Mais n’existe-t-il pas finalement une troisième alternative qui permettrait de tirer le meilleur des deux précitées ? 

Et bien peut-être que si … J’ai nommé : « le portage salarial » ! En effet, ce statut bien moins connu que celui d’auto entrepreneur présente de nombreux avantages.

A dire vrai, bien que j’ai étudié ce statut lors de mon Master en Management de l’innovation son existence m’était un peu sorti de l’esprit… Aussi, lorsque la société ABC Portage m’a proposé de rédiger un article sponsorisé (publi-rédactionnel) sur ce thème j’ai décidé d’accepter car je pense que ce sujet intéressera nombre d’entre vous (et parce qu’on ma laissé carte blanche quand à son contenu).

Le portage salarial qu’est ce que c’est ? Définition du portage salarial

La loi de modernisation du marché du travail du 25 juin 2008 définit le portage salarial comme 
"un ensemble de relations contractuelles organisées entre une entreprise de portage, une personne portée et des entreprises clientes comportant pour la personne portée le régime du salariat et la rémunération de sa prestation chez le client par l'entreprise de portage. Il garantit les droits de la personne portée sur son apport de clientèle."

Contractuellement comment fonctionne le portage salarial ?

Le portage salarial est basé sur une relation tripartite entre un consultant, une entreprise et une société de portage salarial. Il y a 2 voire 3 contrats qui assurent le bon fonctionnement du portage salarial.

Tout d’abord l'entreprise (votre client final) et la société de portage sont engagées par un contrat commercial (aussi appelé contrat de mission). Il s'agit d'un contrat classique qui doit mentionner la nature de la prestation à effectuer (par vous), les dates de début et de fin de la mission, ainsi que les modalités de paiement.

Ensuite, la société de portage et le consultant sont liés par un contrat de travail. Si le consultant se charge de la recherche de ses missions, la société de portage s'occupe elle de la gestion administrative de son activité.

Enfin, un troisième contrat nommé “convention d'adhésion” peut également être signée entre vous et la société de portage pour prévoir les modalités de refacturation de vos honoraires ainsi que les prestations annexes qui vous seront proposées (adhésion à une mutuelle, à un CE …).

On parle de portage salarial quand : « une personne [vous] effectue une prestation (souvent en tant que consultant) pour un client final [une entreprise tierce] et que celui-ci verse les honoraires qui lui sont facturés [par vous] auprès d'une société de portage qui [vous] les rétrocède au consultant sous la forme d’un salaire, après déduction des cotisations sociales (patronales et salariales) et d'une commission [frais de gestion].
On pourrait schématiser le portage salarial ainsi :



Autrement dit, le portage salarial vous permet de faire facturer des prestations de services, que vous réalisez pour le comte d’un client final, par une société tierce (la société de portage) qui vous considèrera en quelque sorte comme son salarié !



Les avantages du portage salarial sont donc évidents :


Vous bénéficiez de la même autonomie dans le choix de vos clients et de vos missions qu’aurait un travailleur indépendant tout en ayant la sécurité (la garantie accident du travail, les indemnités maladie-maternité, les prestations du Pôle Emploi, couverture en responsabilité civile professionnelle…) et la tranquillité administrative associée au statut de salarié puisque c’est la société de portage qui prend en charges ces formalités.

Contrairement à un travailleur indépendant, recourir au portage salarial vous permet de préserver vos avantages sociaux comme la sécurité sociale, l’assurance chômage, la prévoyance régime Syntec, la retraite, la retraite complémentaire, la mutuelle optionnelle, le plan d’épargne entreprise…

Enfin, pour plus de sérénité encore, certaines société de portage prenant même à leur charge la gestion des impayés (c'est le cas d'ABC Portage notamment)!

Quels sont les inconvénients du portage salarial? 

 

Son principal handicap (par rapport à l'auto-entreprise) est son coût. En portage le revenu net avant impôts est d'environ 50% de la facturation HT contre un revenu d'environ 77% après impôts pour l'auto-entreprise.

Mais, contrairement au statut d’auto-entrepreneur si vous optez pour le portage salarial vous ne serez pas plafonné en termes de chiffre d’affaire. Ainsi, des consultants de plus en plus nombreux ont compris l'intérêt de faire cohabiter une partie de leur activité en portage salarial et une autre partie en auto-entreprise. Le portage salarial est ainsi utilisé pour répondre très rapidement à une offre de mission, déduire des charges de fonctionnement (frais de voiture, affranchissement, micro-ordinateur etc.) ou pour accepter de nouvelle missions au-delà de la limite de chiffre d'affaires de l'auto-entreprise (32 000 euros en prestations de services).

Voici un tableau synthétique qui récapitule les principales différences entre l’auto-entreprise, le statut d’indépendant et le portage salarial.




Maintenant que vous en savez plus sur le portage salarial peut-être vous demandez vous si ce statut est pour vous?

A qui s’adresse le portage salarial ?

  • Le portage salarial peut intéresser des personnes aux profils très différents:

- Le consultant ou l'indépendant souhaitant se libérer des contraintes administratives, comptables et fiscales pour se consacrer exclusivement à son métier.

- Le créateur d'entreprises soucieux de tester son projet et trouver ses premiers clients avant de créer sa société

- Le cadre en activité à la recherche d'une solution pour facturer des missions.

- Le sénior ayant l'intervention de conserver une activité professionnelle pour cumuler emploi et retraite.

- Le jeune diplômé à la recherche d'une première expérience professionnelle

  • et pour des métiers très variés :

Le portage salarial est compatible avec toutes les activités intellectuelles ou administratives (à l'exception des professions réglementées) et peut être envisagé pour des prestations aussi différentes que : Informatique, Formation, Audit, Marketing, Qualité, Expertise technique, Communication, Management,
Webmastering, Graphisme, Traduction, ...


Vous voilà rassuré le portage salarial peut tout à fait correspondre à votre activité? Il reste cependant un point très important que nous n’avons pas abordé… c’est bien beau mais ça coute combien tout cela ?

A combien s’élèvent les frais de gestion des sociétés de portage ?


Le site de l’APCE parle en moyenne de 5 à 15% du CA HT, pour sa part ABC Portage la société commanditaire de cet article annonce des frais de 3 à 10% du CA HT :

Barème des frais de gestion chez ABC Portage

- de 0 à 5 000 euros HT :

FG = 10%

- de 5 001 à 10 000 euros HT :

FG = 8%

- de 10 001 à 15 000 euros HT :

FG = 7%

- de 15001 à 20 000 euros HT :

FG = 6%

- de 20 001 à 25 000 euros HT :

FG = 5%

- de 25 001 euros HT et + :

FG = 3%


Vous pouvez si cela vous intéresse,  faire une simulation plus précise sur le site d’ABC Portage pour estimer le salaire qui vous serait reversé (simulateur de salaire portage salarial) dans le cadre d’un portage salarial selon le montant mensuel que vous facturez à vos clients.

Ces frais varient de façon dégressive selon le volume de votre CA mais aussi d’une société de portage à l’autre ! Prenez donc le temps de comparer ! Mais attention, il y a de grandes disparités dans les prestations proposées…

A titre d’exemple ABC Portage propose de nombreuses prestations à ses consultants comme l’assistance à la négociation, des formations, la mise à disposition de locaux pour recevoir vos clients, un CE, la gestion des frais de mission… alors que d’autres sociétés de portage peuvent vous offrir uniquement la gestion administrative, et donc peut-être des frais de gestion un peu moins élevé.
A vous donc de bien réfléchir à ce dont vous avez vraiment besoin avant de choisir votre société de portage et à faire, en bon dirigeant Homo Economicus rationnel, le rapport frais de gestion qualité de la prestation proposée!

J’espère que ces éléments vous auront permis d’en savoir plus sur cette alternative à l’auto-entreprise qu’est le portage salarial. Si vous souhaitez en savoir encore davantage je vous invite à consulter le site de la Fédération Nationale du Portage Salarial.

Cet article vous fait réagir? N'hésitez pas, laisser un commentaire! 





15 mai 2011

Entrepreneurs : faut-il garder une activité rémunératrice parallèle?

Quand on est entrepreneur, garder une activité rémunératrice parallèle ne revient-il pas à courir deux lièvres à fois? 



Créer une société demande énormément d’énergie et de temps comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer ( voire : entrepreneurs des hommes à tout faire). On a bien souvent des journées et même des nuits bien remplies pour tenter de mener à bien son projet…

Dans le même temps, quand on lance sa société, surtout quand c’est dans le Web (et surtout si on ne fait pas du e-commerce) le chemin vers la rentabilité n’est pas un long fleuve tranquille : au mieux il sera simplement long ^^

Aussi, dans le Web, plus qu’ailleurs encore : quand on créé sa société il est bien souvent illusoire d’imaginer pouvoir se “sortir” un salaire les premiers mois et la ou les premières années.
Dès lors, comment faire pour vivre en attendant? Faut-il conserver une activité rémunératrice parallèle au risque de manquer de temps pour mener à bien son projet?

Nous exclurons de la réflexion les cas suivants :
1) Papa est riche et sponsorise mon lancement dans la vie active
2) Ma femme est pleine aux as et a toujours révé d’épouser un entrepreneur
3)J’ai fait une prestigieuse école de commerce et j’ai levé des fonds avant même d’avoir générer le moindre CA. Je n’ai même pas financé moi même un prototype et je me verse un salaire régulier honorable. 


Mis à part ces quelques cas qui sont loin de représenter la majorité des entrepreneurs du Web la plupart ont une famille à nourrir ou au minimum eux même ne serait-ce qu’à grand coups de pâtes aux Ketchup!
C’est un vrai dilemme que j’ai personnellement vécu… et qui je pense concerne la plupart des entrepreneurs un jour ou l’autre !
Le présent billet, a pour but non de donner une réponse tranchée mais de vous permettre d’alimenter votre réflexion et j’espère d’ouvrir le débat si certains entrepreneurs acceptent de partager leurs expériences en commentaires…


Tout d’abord c’est vrai que mon premier sentiment est de dire : si vous vous lancez dans entrepreneuriat c’est pour que ça finisse par être votre source de rémunération principale, sinon à quoi bon se lancer. Aussi, y aller sans le filet consistant à garder une activité parallèle (bien entendu en prévoyant une trésorerie suffisante pour pérenniser votre structure) peut être un bon moyen de pression pour vous pousser à rapidement faire rentrer du cash à votre entreprise!
Si vous voulez que votre projet aboutisse, il faut lui donner toutes les chances d’y parvenir et donc en faire votre priorité… 

Si vous faites ce choix audacieux voici quelques conseils que je vous donnerais.
Retardez au maximum la création de la structure juridique. Si le développement n’est pas sous traité notamment et que vous n’avez pas besoin de beaucoup acheter de choses assujetties à la TVA (gardez toutes vos factures, vous pourrez au moment de la signature des statuts prévoir le remboursement des dépenses engagées pour une société en création) je vous conseille d’attendre d’avoir quasiment une version à mettre en ligne avant d’immatriculer votre société! Attention, cela ne signifie pas vous renseigner à la dernière minute sur les formalités administratives (je vous conseille au contraire d’avoir tout ça de prêt à l'avance) ou de n’avoir aucun pacte ou autre contrats écrit entre associés sur la future répartition des parts et des tâches, bien au contraire! Mais, qui dit société dit charge : vous n’y échapperez pas donc autant retarder si possible l’échéance.

Dans le même ordre d’idée : entreprendre c’est accepter de prendre des risques et de faire des sacrifices ! Il ne faut pas se leurrer avant de réussir, si vous réussissez un jour, vous allez galérer !
Préparez vous à cela et acceptez de réduire votre train de vie et de ravaler votre orgueil voire à passer pour un radin.
Ce qui est vrai au niveau de vos dépenses personnelles l’est encore plus au niveau de votre entreprise : ne chercher pas forcément à vouloir vous offrir 3 moniteurs 30’ pour un confort de développement…
Au début, fuyez particulièrement les couts fixes (abonnement et autres) même s’il vous faut au début payer un prix variable plus élevé : le nerf de la guerre sera bien vite pour vous la trésorerie. Il sera temps de chercher les économies d’échelles une fois que vous aurez du volume, autrement quand votre activité commencera à prendre…

Prévoyez un modèle de revenu qui vous permette de générer du cash de façon directe : compter sur la publicité est bien souvent illusoire à courts et moyens termes. Le Freemium semblent désormais s’imposer sur Internet et je pense que prévoir une composante payante à son business model est un choix plus raisonnable si vous ne comptez pas lever des fonds rapidement et que vous comptez vivre de votre projet “rapidement”.


Maintenant si vous faites le choix, ou si vous êtes contraint aux vues de la réalité économique, de garder une activité rémunératrice parallèle (que ce soit en ayant un poste salarié à côté ou en proposant des prestations annexes via votre société) veillez à ce que cette activité soit complémentaire avec votre projet. Celle-ci peut par exemple vous permettre d’étoffer votre carnet d’adresse ou de monter en compétence sur tel ou tel domaine qui vous sera utile pour votre projet. Si vous y parvenez vous perdrez moins de temps dans la réalisation de votre projet ou du moins vous récupèrerez une partie de ce temps “perdu”.

Faites très attention de ne pas laisser passer le bon timing ! Ce n’est pas tout d’avoir la Bonne Idée, il faut l’amener sur le marché au bon moment. Je crois que pire que de “ne pas lancer son projet” ou pire que “lancer son projet et échouer” c’est de lancer quelque chose à moitié qui n’est “ni fait ni à faire” pour lequel vous garderez le sentiment que le projet aurait pu réussir mais que vous n’avez pas mis les moyens d’y arriver…

De plus, si vous faites d’autres choses à côté, le projet risque même s’il ne perd pas de sa pertinence s’éterniser et vous pourriez petit à petit perdre votre motivation.


Je conclurais par une anecdote personnelle vécue récemment. Alors que j’expliquais à un investisseur que j’avais privilégié jusqu’ici l’autofinancement en proposant des prestations annexes via ma société, il m’a répondu “si vous n’avez pas pris le risque de tout lâcher pour votre projet c’est que vous n’y croyez peut-être pas suffisamment?”. Cet homme n’a certainement jamais entrepris et ne sait rien des sacrifices que j’ai pu consentir depuis la création de ma société… Néanmoins cette réflexion a le mérite de montrer, sans vouloir généraliser, que votre façon de gérer ce dilemme n’est pas neutre sur l’image que peuvent avoir de futurs investisseurs sur vous et votre projet… 

Et vous, vous en pensez quoi du fait de garder une activité à côté?

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